Retraites : honte de la légalité d'une légitimité; et irresponsabilité des non-manifestants ! Comment indemniser la
pénibilité du chômage, et de la vie précaire ?
Cette question est, en creux, au cœur de toutes les consciences et des plus viscérales émotions concernant le sujet des retraites !
Alors, pourquoi les dignitaires de notre "
démocratie" ont-t-ils pu vouloir imposer leur diktat sur ce point arbitraire des retraites, après avoir fait semblant d'en débattre avec la population ? ( qui vient encore de prouver qu'elle est loin d'être dupe ! )
La réponse qu'ils nous donnent n'admet pas de réplique ... d'un point de vue uniquement procédurier : ils font valoir qu'ils ne transgressent pas les lois sur lesquelles repos(ai)ent notre
contrat citoyen et notre cohésion nationale !
Comble d'ironie : alors que dans l'Industrie, ou dans les
Pôle Emploi, elles sous-traitent à des grouillots la mission de fustiger toute vélléité des travailleurs à devenir "
procéduriers", ce sont les Autorités elles-mêmes qui donnent le mauvais exemple, et qui croient justifier leurs actes par une logique procédurière !
Ces Autorités devraient prendre garde à ce que les mouvements de grève classique restent suffisamment crédibles pour canaliser la colère. Car, sinon, tous finiront, comme nos magistrats (c'est pas par hasard !), par tirer les conclusions de cette leçon procédurière : la grève la plus efficace est la grève du zèle !
http://www.lepoint.fr/les-magistrats-en-greve-du-zele-pour-obtenir-des-moyens-20-09-2010-1238753_19.php ( les chômeurs et les exclus pourraient y réfléchir aussi ! ... en intensifiant le déni de partage et de participation auquel ils sont contraints )
D'accord, l'actuel Président a été élu avec 53%
des électeurs exprimés ... d'accord il n'est pas permis de considérer comme illégal qu'un Tribunal arbitral prenne le contrepied des travaux de la Cour de Cassation pour faire distribuer des millions d'euros d'argent public à un B. Tapie ...
D'accord, le '
petit Français' (forcément)
moyen ne peut avoir la prétention de soutenir une
opinion sur la culpabilité des
présumés innocents d'affaires aussi embrouillées que Clearstream, Woerth-Bettencourt, ou autres ... D'accord, les salariés ou sans emploi qui ne sont pas dans un rapport de force favorable pour se permettre une activité syndicale ... n'ont, sur le plan officiel, aucune voie au chapitre ! ...
D'accord, notre constitution nationale n'a pas prévu de façon assez explicite (malgré l'usage fortement suggéré du référendum ) un moyen permettant au peuple de mettre un terme à une conduite du pouvoir majoritairement et durablement réprouvée, de signifier son congé à un mandataire commettant des abus, ou de rectifier à temps une erreur de casting qui dérape dangereusement ...
Mais tout de même, que cela traduise une profonde conviction ou seulement une versatile et méprisable
opinion, rien n'empêche encore une majorité de penser :
"ça a la couleur de la démocratie, ça a le goût de la démocratie ... mais ce n'est malheureusement pas encore une vraie démocratie !"
Que les actes du gouvernement, décriés par le peuple, soient licites , ce n'est pas ce qui va résorber le malaise ! Bien au contraire c'est cela même la source de notre sentiment de trahison et de notre honte à ne pas savoir y remédier. Au lieu de corriger la loi, ceux à qui nous avons confié le pouvoir le retournent contre nous pour en aggraver "légalement" et "légitimement" les défauts pervers ! ...
Fatalement, au surplus, cette conception perverse du pouvoir se base sur le "diviser pour régner" et trouve un appui goguenard auprès d'une multitude de têtes fatiguées qui préfèrent l'habitude de l'activité routinière (ou même d'un activisme béat) à un authentique effort humain. ("Le sommeil de la raison engendre des monsres" disait Goya) :
c'est là que l'irresponsabilité des non-grévistes entre en jeu, pour nourrir les ferments d'une guerre civile larvée ... Bonjour la solidarité !
( d'ailleurs, avec la complication des brigues et réseaux d'influences mal déclarés et peu transparents, on n'ose déjà presque plus parler de fraternité ...)
Sur le plan moral, peut-on se permettre de considérer les millions de manifestants qui défilent et re-défilent comme autant d'attardés atteints de "
manifestite aigüe" ? !!
Et d'abord, qu'en est-il de la réalité ? "
Que s’est-il passé aujourd’hui en France et combien y a-t-il eu de manifestants ... ?"
Questions à 100 balles :
- Qui croire ? (
http://www.europe1.fr/France/Manif-qui-a-le-bon-compte-275344/ ) ou : - Pourquoi cette manif ? ...
Réponse gratuite :
-
"Allez-y voir vous-mêmes "!! ... Celles et ceux qui ont participé à chaque manif. n'ont-ils pas des éléments de réponse plus probants que les intellos qui se contentent de chiffres ?
Il est des choses qui ne se dénombrent pas, ou de façon illusoire : il faut voir, entendre, sentir le climat ...
.... ( il faudra quand même un jour analyser cette fâcheuse tendance qu'ont les Autorités à vouloir prendre des mesures ...
tout en refusant de prendre les mesures nécessaires ...
- on tient pour politiquement inexistants ceux qui sont moralement amenés à ne pas voter. On leur dénie toute conviction, opinion ou simple avis : ils ne comptent pas !
Personne ne se soucie de moderniser la technique archaïque de mesure-de-la-volonté-générale=vote-tous-5-ans qui sévit aujourd'hui....
- tout en affichant un dédain cynique pour les manifestants, les organisateurs du soi-disant "débat public" sont aux aguets des résultats non moins archaïques de comptages plus qu'approximatifs du nombre de manifestants descendant dans les rues ! ... :
là encore, on veut ignorer les mécontents qui, ne voulant pas pour autant cautionner certaines positions syndicales ou certains privilèges ... se tiennent à l'ècart des fanions monopolistiques ...
- On prétend oeuvrer pour la sauvegarde des retraites, mais c'est en réduisant le nombre des retraités par tous les moyens : augentation du nombre d'annuités requis et oubli du phénomène de précarisation par prévention par lequel les entreprises privées déclassent leurs salariés pour embaucher moins cher des automates humains formés par la République aux derniers standards à la mode mondialiste...
et ce détail : ceux qui marchent à côté n'en sont pas moins des citoyens ... et électeurs potentiels - tant qu'ils restent en vie malgré l'eugénisme larvé ambiant
( note 1) ...
)
Comment qualifierait-on un gouvernement qui ne laisse place à aucune marge ?
En tirant un trait : - sur les "marginaux" qui défilent sur les trottoirs; - sur les "marginaux" (majoritaires !) qui ont compris le piège du vote actuel; - sur les "marginaux" (en constante progression) qui perdent leur emploi et se font précariser sous prétexte qu'ils ne rentrent pas dans le rang des fonctionnaires, ni des mercenaires ou bien des moutons bêlants de l'Industrie ... ; sur les "marginaux" qui votent, mais "pas comme il faut" ...; sur les "marginaux" qui défilent sans être syndiqués, ni même reconnus comme "travailleurs", mais tout simplement par solidarité (ex-"travailleurs,
déjà retraités !!, etc ) .... !!
Or, ceux qui reconnaissent qu'il y aurait eu une diminution du nombre de grévistes, mais une augmentation du nombre de manifestants, ne témoignent-ils pas d'un développement des marges ? Quand ces marges occuperont l'essentiel de la page d'Histoire que nous sommes tous en train d'écrire, nos "
remarquables" chefs auront-ils la conviction d'avoir bien "travaillé" ?
De grands esprits se sont réfugiés dans le train-train quotidien, pour laisser à d'autres le soin de faire
"tout ce bazar pour deux malheureuses années de plus" ...
Le constat de cette mauvaise foi
( Avaient-ils, d'eux-même, voulu ce recul de l'âge de la retraite ? Combien de reculs accepteront-ils encore avec autant de désinvolture ? Refuseraient-ils un maintien aux limites actuelles ? )
et de cette paresse intellectuelle
( Ils en sont encore à l'argument de l'allongement de la durée de vie - sans essayer d'envisager tout ce qui pourrait dans un avenir proche contrarier cette spéculation gratuite ! ...)
m'incite à mettre les
points sur les i concernant la
pénibilité du chômage, et de la vie précaire subie
( note 2) :
Lorsque ceux qui sont à l'abri du chômage (indemnisé !) préfèrent se suicider plutôt que d'envisager d'abandonner leur statut et se retrouver confrontés aux mêmes vicissitudes qu'un lot grandissant de leurs concitoyens, peut-on encore feindre longtemps de tenir pour une billevesée la
pénibilité du chômage, et de la vie précaire subie ?
( note 1) populations escamotées, niées, rendues invisibles dans le "débat public " :
dans le courrier des lecteurs "Le Progrès", du septembre 2010 :
(Louis Sesti ) « Pauvreté » : « ... le nombre de pauvres vivant sous le seuil de pauvreté a beaucoup diminué. .... Ceux qui sont morts de faim, de maladie, de malnutrition, la disparition prématurée des plus anciens, ne sont plus dans les statistiques»
prestidigitation -
+ les chômeurs séniors, + les chômeurs de longue durée, + les précarisés désabusés, + l'immense majorité des travailleurs qui perdraient leur emploi ou n'en obtiendraient pas s'ils envisageaint une quelconque activité syndicale (sans même parler de grève), + les pauvres ...
+ les jeunes en âge scolaire . un enseignant parlant de ses élèves :
"ils me disent qu'ils n'auront pas de retraite " ...
( note 2) Chômage et retraite :
(Guy Arnold) Pourquoi le problème du chômage n'est-il pas présent dans les discussion [officielles] sur la retraite.
[ # ... alors qu'il est omniprésent dans la bouche et sur les banderolles des manifestants ! => éléments de réponse : ]
... On veut prolonger les séniors au travail et on n'ouvre pas des emplois aux jeunes et aux chômeurs ...
Le patronat a tendance a se débarrasser de ses anciens salariés et cadres pour les remplacer par des plus jeunes moins coûteux [ # ... si la réforme imposée a un sens, c'est que le RSA concédé à un sénior précarisé qui mourra de façon prématurée coûte moins cher qu'une retraite à taux plein qui maintiendrait trop longtemps l'allongement de l'espérance de vie ! ]
Sur les 3 millions de chômeurs, mettons-en un million au travail et le financement de la retraite sera assuré
[ # Mais ce financement est déjà largement possible ! : en appliquant plus de justice dans le partage des fruits de nos efforts, et en faisant évoluer, dans le sens de nos vraies valeurs culturelles, les paradigmes porteurs de nos motivations agissantes
Autre observation essentielle : Ce million de postes de travail supplémentaires correspond-il à un besoin réel de production ? Nos industriels sont-ils vraiment en mesure de créer des revenus supplémentaires ?
Sans quoi, 'donner' à ces 'séniors' les heures de travail retirées à d'autres salariés reviendrait à se contenter de
peut-être mieux partager les contrats de travail utiles; mais, sans toucher à l'injustice du mauvais partage des risques et des richesses produites ... voir suggestion précédente !
« Réconcilions public et privé par une vraie rupture ...
» ]