Ni plan sur la comète, ni merde en conserve dans un musée : la démocratie reste à co-inventer !
Pourquoi ce coup de gueule m'est inspiré autant par
«La France périphérique» que par « Les déshérités ou l'urgence de transmettre» ... que par les causeries médiatiques incontournables du moment ?
Difficile à expliquer, si ce n'est en laissant opérer des associations d'idées (enchaînement d'idées sans doute bien plus cohérent et déterministe(note 2) qu'il ne pourrait sembler).
(note 2) Post Scriptum :
CQFD ! - Voici que le Monde du 2 déc. 2014, se met par hasard, à traiter sensiblement de la même préoccupation dans son dossier : "Vivre ensemble" ... voir
"malaise du vivre ensemble et démocratie" D'abord, il faudrait jeter un œil à ces deux titres littéraires en vogue à cet instant :
- « La France périphérique - Comment on a sacrifié les classes populaires», par Christophe Guilluy
( Selon "Marianne" : «Le seul livre que devraient lire Hollande, Valls, Mélenchon, Bayrou, Juppé, Sarkozy»)
- « Les déshérités», par François-Xavier Bellamy
Pour ce qui est de l'endoctrinement quotidien, on est tranquilles : maintenant qu'une remise en cause de notre actuelle "démocratie représentative" devient de plus en plus difficile à éluder, peu de gens oseront aventurer leur réflexion au-delà de la panacée universelle du tirage au sort que nous vantent les gourous estampillés de la mouvance "alternative" ...
article de déconstruction de la déconstruction - en construction ...
...
Nota Bene :
consensus n'est pas un rébus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus
De quoi relève l' «art contemporain» ? - Culture artistique ? - subtilités d'aptitudes à un regard prétendument subversif ? ... qui font que
"selon que vous serez puissant ou misérable" , selon que vous serez estampillé "artiste" ou grouillot, votre utilisation du mot "merde" ou du clin d’œil
"merde dans un musée" (note 1) sera un gage de puissance d'esprit ou, au contraire, la preuve de votre honteuse indigence culturelle et de votre vulgaire goujaterie !
(note1): il suffit de parcourir les réactions au blog de ce lien pour se rendre compte à quel point un anti-conformisme institutionnalisé peut mener à un conformisme à cet 'anti-conformisme' : une posture confortable qui prend comme par hasard le parti des mieux nantis, en notoriété, en biens matériels, en position sociale la moins dangereuse à défendre.
Espérons alors, avec N. de Chamfort, de vérifier ceci :
«L'importance sans mérite obtient des égards sans estime»
Qui peut avoir la naïveté (ou la fausseté) de croire à une remise en cause subversive de la société de consommation lorsqu'on nous vante des opérations COMMERCIALES de provocation des 'sous-cultivés-en-art-moderne' ?
Cette subversion aseptisée (merde hermétiquement enfermée dans une boîte de conserve / virgules de merde séchée sur une toile / Cloaca et ses déjections coulées en inclusion sous plastique et mises aux enchères ... j'en passe et des meilleures ...)
cette subversion virtualisée (non seulement rendue inoffensive, mais aussi le contraire de risquée puisqu'elle confère à ses auteurs reconnaissance, notoriété et retombées pécuniaires), cette subversion inodore et sans consistance (cette violence au 'second degré' ?) n'est pas sans rappeler l'inversion de sens de l'argent fictif. Elle a même très certainement une parenté directe avec cette dérive de la finance : lorsque la rareté à exploiter (valeurs pécuniaires, œuvres consensuellement et naturellement reconnues) vient à manquer, on est tenté de tricher et d'en mettre artificiellement des fictives sur le marché ! L'incarnation des compétences Artistiques ou financières permet alors à une minorité de petits malins d'insulter le peuple en lui faisant gober une inversion de sens de l'objectif démocratique en ce principe aristocratique : "les meilleurs travaillent à votre bien malgré vous !"
Le quiproquo est sans doute l'arme fatale de notre modernité.
à l'image des nouvelles armes concoctées dans notre siècle avancé, ses capacités létales pourraient être notées, à la décimale près, par une appréciation chiffrée partant de : 1=plaisanterie de bon aloi, passant par 0=inoffensif , et arrivant à -1=crime prémédité avec torture morale.
(cf
"effets de l'étiquette")
« On peut considérer l'étiquette comme la politesse minimale exigée pour éviter les principaux conflits et elle est, en tant que telle, un aspect important de l'éthique sociale.»
Quiproquo subi ou calculé par ceux qui l'entretiennent ?
Aurai-je un jour la prétention de m'aventurer à en décider dans un quelconque des cas suspectés ?
- il me faudrait alors une certitude d'avoir levé le quiproquo; ce qui, dans la seconde hypothèse, irait contre l'intérêt de ceux qui entretiendraient un quiproquo calculé (ie : faux-quiproquo pour eux)
Par contre un critère, pouvant aider au discernement, pourrait être évoqué par un pastiche de la classique question des enquêtes criminelles :
"à qui profite le quiproquo ?"
Autre indice : les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures.
ie : un quiproquo qui s'éternise évoque plus des causes pathologiques qu'une source inextinguible d'hilarité.
Autre indice encore : l'évitement ou le dédain d'autrui, le paraître et les jeux de représentation sont-ils plus ou moins propices au quiproquo qu'une réelle quête d'inconnu et perspectives nouvelles chez autrui ? (ie : déjà, prendre le temps de se reconnaître; mais aussi de se parler, sincèrement et avec attention - pas vraiment ce à quoi on assiste sur les plateaux TV ... où nos 'en avance' ont remplacé l'étiquette par un étiquetage des gens )
Mises en application :
- quiproquo sur la valeur d'une œuvre :
à qui profitent les valeurs pécuniaires vertigineuses, (ou la notoriété due à des raisons équivoques) accordées à certaines œuvres d'art ?
- quiproquo sur le type d'autorité défendu :
à qui profitent ? :
- l'incarnation du pouvoir politique par un individu
- l'incarnation des autorités de savoir ou de compétence
- l'incarnation des "fonctions régaliennes"
- l'incarnation de ‘La’ Culture Artistique
... quand chacune de ces incarnations peut être remplacée par un concept d'arbitrage consenti (accordé dans un contexte prédéfini, bien délimité, pour une période limitée et sous condition de respect constant des prérequis d'un exercice des fonctions, contrôlable par les arbitrés ).
Si jamais il advenait (ou s'il était déjà advenu) qu'une même minorité d'individus soient à la fois officiellement reconnus comme les "bons-pensants", les décideurs du "sociétal" (du bon "sens de l'histoire") et les décideurs de ce qui peut et doit être officiellement qualifié de sainement subversif,
alors la gouverne de tous les pouvoirs politiques serait verrouillée par les deux bouts : nous atteindrions (ou nous aurions déjà atteint) la voie d'un puits sans fond de dictature (Et peu importe alors que cette dictature soit éclairée ou pas, que notre servitude soit volontaire ou non : tomber dans ce puits ne saurait être confondu avec l'idéal démocratique !)