Dixit... ... "On a du mal à imaginer aujourd'hui l'effroyable épreuve que pouvait constituer une épidémie de peste bubonique ou pulmonaire et sa répétition à intervalles plus ou moins réguliers : la soudaineté de l'attaque, la fuite terrifiée de tous ceux qui le peuvent, la terrible mortalité parmi ceux qui sont restés sur place, la destruction de l'environnement quotidien provoquée par l'exode des notables, l'isolement des malades, l'arrêt de toute activité.
Cette situation de cauchemar engendre des réactions psychologiques extrêmes : "On ne pouvait qu'être lâche ou héroïque, sans possibilité de se cantonner dans l'entre-deux".
Comment dans ces situations ne pas chercher les responsables de telles catastrophes ?
Les clercs répondent que les hommes ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes ... ..
La faim et le fisc sont aussi des fléaux particulièrement redoutés et susceptibles de faire basculer dans la sédition armée .
Plus que la faim d'ailleurs, c'est la peur de la faim qui provoque l'émotion populaire. ...
Dixit...Les peurs alimentaires sont des peurs particulières, mais les peurs cumulées créent l'angoisse sociale. Peurs du passé et du présent, elles sont bien différentes dans leur contenu et leur interprétation. Les peurs du passé sont surtout quantitatives : l'homme a peur de ne pas manger à sa faim; il craint les disettes et les famines. Les peurs modernes sont surtout qualitative : l'homme a peur de ce qu'il mange et d'ailleurs ne sait pas exactement ce qu'il mange! Les choses ne sont toutefois pas si simples : dans l'Histoire, les peurs alimentaires ont toujours été quantitatives et qualitatives. Ces peurs partielles s'interprètent de plusieurs façons, mais pour les comprendre on ne peut les dissocier de ce qui fait en un lieu et à un moment donné la peur globale et l'angoisse sociale.
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Les peurs évoluent dans leur contenu, mais la vieille angoisse de l'humanité demeure. C'est surtout l'interprétation de cette angoisse qui s'est radicalement modifiée. Ce n'est plus le diable qui est responsable de nos frayeurs : c'est l'homme qui se fait peur à lui même
C'est lui qui pollue l'air et l'eau, qui détruit l'environnement par ses activités, qui invente des techniques, toujours plus perfectionnées, de modification de la nature. La science, et plus précisément l'application de la science, produit le meilleur et le pire et nourrit de nouvelles peurs. Le génie génétique est source à la fois de craintes et d'espoirs.
Depuis les débuts de l'humanité, l'homme agit sur la nature et la modifie. Avec les progrès de la science, son pouvoir d'action s'est considérablement développé. ....
Devons-nous avoir peur de l'avenir? Les perspectives scientifiques sont exaltantes mais la société doit être capable de les maîtriser, "plus que jamais science et conscience" doivent se compléter. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme disait Rabelais, mais conscience sans science a fait beaucoup plus de victimes, écrit avec raison Jean Bernard"
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Dixit...
Le monde est bien difficile à gouverner! Il faudrait un roi philosophe disait Platon, la démocratie voudrait un peuple philosophe. Il faut plus que jamais améliorer notre système d'éducation, et peut être surtout notre système d'information devenu très puissant et qui joue un grand rôle dans notre société. Les scientifiques ont le devoir de diffuser leurs connaissances et de contrôler l'acceptable, par un dialogue organisé avec les citoyens. .
Louis Malassis
Président fondateur d'Agropolis et d'Agropolis-Museum
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