"Les principaux résultats de leur expérience ont mis en avant que lorsqu’une situation de groupe était créée, même si celle-ci était triviale et artificielle, l’influence sociale normative augmente, produisant plus d’erreurs dans le jugement des individus"
rappel , théorème du jury : "Si la probabilité d'erreur individuelle est inférieure à 1/2, la probabilité d'erreur majoritaire décroit avec le nombre N de jurés et tend vers 0 quand N tend vers l'infini"
Nota Bene ! : ce qui nous intérese ici, et qui n'est dit que "en creux" par l'énoncé de ce théorème, c'est qu'il suppose que les jurés votent indépendemment les uns des autres, sans se concerter au préalable.
... La semaine suivante, j'ai répété l'expérience avec des bonbons à la menthe. Cette fois, les participants devaient discuter entre eux de leurs estimations. Les estimations furent beaucoup plus groupées, comprises entre 97 et 112. En réalité, il y en avait 147. Cela signifie que le groupe s'était laissé influencer par les plus persuasifs, mais le résultat était mauvais.
"l'intelligence du groupe se dissout trop souvent dans les débats." ...
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Si ... on s'abuse aujourd'hui, c'est en espérant trop de connaissances de l'individu et trop de synthèse de la société. J. Robert Oppenheimer
____ sujet annexe : voir aussi cette notion de solipsisme de groupe dans http://tc.revues.org/1538?lang=en, paragraphe §6 (par ailleurs, cf §3 ):
"... On aboutit à une sorte de solipsisme de groupe qui certes a toujours trouvé des adversaires et qui est aujourd’hui de plus en plus vigoureusement critiqué, mais qui n’en a pas moins gagné des positions dont l’importance se mesure, par exemple, à celle de l’idéologie dite du « politiquement correct ». ..."
... Quand le groupe est capable de croiser les différentes logiques à l’oeuvre pour commencer à bâtir une pensée plus large, on voit se développer sa créativité, ce qui veut dire qu’il se permet un espace d’imagination – il prend souvent conscience à cet endroit de ses pannes de symbolique et de la censure qu’a exercée sur lui l’hégémonie de la pensée rationnelle- et d’utopie.
La résistance à l’utopie est prégnante dans tous les groupes (« c’est pas réaliste, ça » « on l’a jamais fait », « c’est pas possible »), et certains emploient le mot comme une injure ! Je revendique néanmoins fermement l’utopie dans cette approche, comme un espace libératoire par rapport à la tyrannie du quotidien et du « réel » perçu ....
.... « Les fractales possèdent une curieuse propriété mathématique : elles présentent essentiellement la même structure à toutes les échelles.», Michaël Field et Martin Golubitsky, La symétrie du chaos, InterÉditions, p. 160.