Les travailleurs du savoir
(knowledge workers)


cf magazine : "Sciences humaines" N° 157  _ février 2005

page 28 :
 " Ils sont chercheurs, ingénieurs, enseignants, documentalistes, journalistes, consultants ....
 Leur point commun ?Ce sont des travailleurs du savoir . Ils ont  pour mission de créer, diffuser, vendre des connaisssances.
On les voit désormais comme les hérauts de la société du savoir, vecteur d'un nouveau mode de travail et de connaissance.
Qu'en est-il vraiment ?
  cf : Colin Clark - Jean Fourastié - Daniel Bell - Alain Touraine
" Alain Touraine insistait sur le fait que ... la croissance dépendait de plus en plus exclusivement de la connaissance (recherche, innovation, communication) et donc de l'existence d'une sphère élargie de travailleurs dévolus à la production et la diffusion de savoirs : chercheurs, ingénieurs, formateurs, techniciens, administrateurs ...

page 29 :
  { dans "Les Nouveaux Intellectuels (1966), par Frédéric Bon et Michel-Antoine Burnier} ... "En somme, un clivage se formait entre une aristocratie intellectuelle composée d'une petite élite et une foule de travailleurs de seconde zone.
On parle alors de 'lumpenintelligentsia'.
 Le paradoxe est que ces nouvelles populations n'étaient pas forcément moins diplômées que les précédentes ...
 On pouvait déjà  noter à l'époque un décalage croissant entre une formation initiale de plus en plus poussée et l'absence de poste à pourvoir à la hauteur de leur qualification.
 La distortion entre leur niveau de formation et leur aspiration se faisait déjà sentir. Mais c'est bien plus tard qu'apparaîttront les "intellectuels précaires" décrits par Anne et Marine Rambach ..
 
« Ils sont pigistes, auteurs, salariés en contrat à durée déterminée, en contrat emploi-solidarité, chercheurs indépendants, vacataires,
 ils travaillent au noir partiellement ou complètement ».
Ils : les « intellos précaires »
... ces stagiaires sous-payés (quand ils ne travaillent pas gratis)  ...
... Les précaires sont devenus indispensables à de nombreuses entreprises culturelles. Ils font les petits travaux. Parfois aussi les grands.
...
Combien de temps les intellectuels accepteront-ils d’être exploités, alors que leur travail n’a rien de gratuit ?
...
Si on a besoin de vous, vous avez toutes les légitimités à avancer vos besoins ». Et de lancer un appel à une prise de conscience collective, qui pourrait passer par des médiatiques « Précaire Pride »  
Anne et Marine Rambach, Les intellos précaires, Fayard