après avoir attentivement considéré la suite de cette conférence : https://youtu.be/OHVXHwrGapc
j'oserai
"oser me servir de mon propre entendement"(cf le "
sapere aude" des Lumières) pour tenter de nourrir le débat suscité ...
Bien entendu, ces vidéos du savant Etienne Klein méritent d'être saluées : enfin une vraie pédagogie responsable, claire, intelligente et démocratique !
("Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément." - Boileau )
Merci !
Si je (moi, le quidam moyen) n'ai pas trop mal compris les propos du conférencier, vous, qui les aurez compris au moins aussi bien que moi, ne serez donc pas surpris de me voir ici relancer la causerie :
cf ..... ( les bienfaits de la science ne sauraient être vus comme un produit clé en main : ils ne sont possibles et pérennes qu'au prix d'un effort, d'une tension constants)
Alors, la remarque suivante n'enlèvera rien aux mérites des savants, ni à la pertinence de leurs remarques tout à fait légitimes lorsqu'ils s'intéressent à des aspects philosophiques ou éthiques :
"n’a l’esprit libre que celui dont l’existence matérielle est assurée" a dit Jacques Duboin
En d'autres termes, reste à aborder la question éthique de la légitimation permettant (ou ayant permis) d'orienter le fruit d'efforts collectifs vers des investissements dont une majorité de citoyens restent fort peu conscients ...
Autrement dit :
- la pédagogie (ou la séduction -en évitant donc toute propagande ou lobbying) ne devraient-elles pas plutôt précéder les découvertes ? (ce qui, logiquement, devrait avoir des chances de faciliter cette pédagogie -séduction )
- l'apport philosophique possible par les sciences peut être un argument en faveur d'une priorité dans le timing des investissements humains : mais
comment en décider démocratiquement ? ( Oserions-nous risquer cette spéculation intellectuelle :
vaut-il mieux qu'un pourcentage très restreints de savants mettent au point au plus tôt une super-théorie-des-cordes pertinente pour la Science du futur, ... ou plutôt, qu'une pédagogie et une conscience démocratisées puissent avoir le temps - au prix de quelques siècles ou millénaires si nécessaire - d'amener une large majorité de citoyens à réaliser ensemble ces découvertes ou progrès ?
Perso : si une démocratie me laissait choisir la priorité des dépenses publiques entre un sous-marin nucléaire et un LHC , je choisirais le LHC :
pendant que les grands cerveaux turbinent sur des questions scientifiques, c'est autant de zèle en moins appliqués à l
'élaboration d'ouvrages diaboliques. et puis "l'art c'est moi, la science c'est nous" ...
Mais s'il devait m'être expliqué que l'effort du LHC n'est en rien incompatible avec un effort concomitant pour les sous-marins nucléaires,
pourquoi ne saurais-je pas supputer qu'il serait tout aussi possible et urgent de réinventer et apprendre ensemble à maîtriser un art renouvelé des techniques par lesquelles nous prétendons viser à un gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple .
logique théorique à creuser aussi pour arriver aussi à une ouverture éthique, bien aussi prégnante que celle du boson de Higgs :
Le peuple n'est pas moi; et s'il ne se limite pas à une élite pensante, il n'est pas davantage les sans-grade; toutefois, si on en écarte un seul individu, logiquement, ce n'est plus le même peuple ... a fortiori si on tient à distance toutes celles et ceux "dont l'existence matérielle est mal assurée"
)