Dixit... ... la caractéristique générale de ce mode de gouvernance est qu'il s'agit moins aujourd'hui, selon le juriste Alain Supiot, « de fixer les règles que de créer des liens qui conditionnent le comportement de chaque sujet de droit [ Etat, syndicats, salariés, chefs d'entreprise, etc.] Il n'existe plus un tel système de sujet absolument souverain, chacun devant se faire l'agent d'une régulation d'ensemble qui n'est plus véritablement délibérée nulle part » C'est ainsi [que chacun] se ruine à prouver sa capacité à s'adapter à la société, à prendre des risques inconsidérés, et non sa capacité à s'en protéger, ou à pouvoir se déterminer à son égard, ainsi que le lui demande sa voix intérieure ou sa conscience historique. ...
... L'insistance sur le bien-être et l'accomplissement de soi cache à la vérité une dépendance envers ces nouvelles normes de gouvernance, ces nouveaux conditionnements, qui sont souvent étrangers à notre désir de pouvoir jouer et ruser avec ce qui se présente comme des autorités de parade ...
.. Dans quelle mesure l'idée que nous nous faisons de la santé mentale participe-t-elle de cette dégradation du 'sujet' en 'individu' formaté par l'idéal de conformité ? ...