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Topic #137 -
La formation, alibi pour faire chômer, ou réponse à la crise ?
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by sassessai 14/03/2009 @ 13:58
"La formation, alibi pour faire chômer, ou réponse à la crise ?"
cf "L'Humanité" du 10 mars 2009, page 7
Point de vue : (par Paul Desaigues, vice-président de l'AFPA )
... Former plutôt que de chômer, je dis "oui", si ce n'est pas du conjoncturel, mais du stratégique, si ce n'est pas de l'immédiat, mais de l'inscription dans un parcours ....
... Ça suppose d'être construit en amont, d'avoir une stratégie de formation qui vise un but à terme et, surtout, qui vise une certification.
.... Là, on n'est pas dans l'occupationnel, mais dans la construction de qualification pour l'avenir."
autre titre :
"Il faut sécuriser l'emploi, non le chômage"
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autre problématique :
formation ou formatage ?
( formatage : voir sujet N° 30, réponse N° 18)
Les conseils d'accompagnateurs-vers-l'empoi-professionnels (ANPE, Pôle-Emploi, et ailleurs ...) et les yaka-former sont-ils appuyés par des études prospectives sérieuses? Entrent-ils dans le cadre d'une quelconque politique de développement culturel, économique, stratégique ou autres ... dûment répertoriée à l'échelle nationale, voire Européenne ?
Qui les paie ? Qui en assume les conséquences ?
Les soit-disant "formations" qui ne visent qu'à rendre opérationnelle une "main d'œuvre" encouragée à devenir virtuose dans l'utilisation du mode d'emploi d'outils particuliers ( exemple connaissance de certaines versions de logiciels propriétaires dans le cadre de soit-disant "partenariats" avec Microsoft ...)
... ces "formations" ne risquent-elles pas de s'avérer fort néfastes, lorsqu'elles auront entrainé toute une génération dans une dépendance addictive à des produits et services dont le leadership du développement ne se situe(ra) pas (plus) en Europe ?
Answer #1
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by sassessai 14/03/2009 @ 15:04
"Assurance chômage : une gestion à contretemps"
voir "Alternatives économiques" N° 278 mars 2009, page 32
Dixit... Seuls 49,6% des demandeurs d'emploi sont indemnisés par l'Unedic.
voir schéma, page 33 :
"La part de chômeurs indemnisés baisse lorsque le chômage augmente "
" ... les jeunes et les travailleurs précaires sont aussi les catégories les plus mal indemnisées par l'assurance chômage"
... Dans les années 70 ... Le patronat ... a exigé de l'Etat qu'il s'occupe des chômeurs les plus durablement éloignés de l'emploi.
C'est ainsi qu'un régime dit "de solidarité" a été créé en 1984, géré par l'Etat et financé par l'impôt.
Sa principale prestation est l'allocation de solidarité spécifique (ASS ), versée aux chômeurs en fin de droits ayant cotisé cinq ans au cours des 10 dernières années.
La création du RMI en 1998, également prise en charge par les pouvoirs publics, marque une nouvelle étape.
Au départ destinée à garantir un revenu minimum à tout individu (en recherche d'emploi ou non) afin de lutter contre l'extrême pauvreté, ce dispositif est ... devenu le 3e pilier de l'indemnisation du chômage ...
Résultat : aujourd'hui, seuls 49,6% des demandeurs d'emploi sont indemnisés par l'Unedic, tandis que 10,4% relèvent du régime de solidarité. Les autres doivent se contenter du RMI ... ou ne perçoivent rien.
...
Parallèlement, les durées et les montants de l'indemnisation versée par l'assurance chômage ont été progressivement restreints.
...
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Questionnement personnel :
aujourdh'hui, qu'est ce qui pèse le plus, (ou qu'est ce qui est en passe de peser le plus ) dans l'effort civique demandé à chaque Français :
- une contribution et un endettement colossal pour "sauver" les banques et les industries (qui ont donc foiré quelque part, il faut croire ! s'il faut les "sauver" )
- ou serait-ce vraiment l'effort pour que les chômeurs (qui ne sont pas responsables de leur exclusion du "marché de l'emploi" ) puissent au moins survivre ? ...
Lequel de ces efforts citoyens est le plus urgent, le plus pertinent, et le moins aléatoire pour défendre la cohésion dont tout le monde dépend ? ...
Answer #2
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by DiversGens 14/03/2009 @ 19:57
Seuls les égoïstes arrivent encore à créer l'illusion de lendemains qui ne chantent que pour eux.
La France de l'ère de l'embrouille et de la débrouille finira mal.
- Les raisonnements sont de plus en plus alambiqués.
- Les explications évoquent des exemples et des réalités indescriptibles tant il y a de confusions explicites et implicites, qui les rendent intraduisibles ...
Lorsque "la crise" aura accompli la jonction de ces antipodes, qui reconnaîtra le plus et le moins, avec la même mesure de référence ? Saurons-nous, enfin, renouer le fil du débat ?
Le danger avance de plus en plus masqué !
Les divergences se creusent en éloignant, dans les partages, une rigueur pourtant savamment reconnue, et devenue incontournable.
Le présent s'acharne sur un passé décomposé ... pour reconstruire un avenir plus inquiet de ses manques (exigeants) que des conditions de rétributions, épuisantes.
Ce point de vue attend plus de débats et de sagesse responsable.
Answer #3
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by DiversGens 15/03/2009 @ 14:04
La France des compromis ? ... ou des compromissions ?
Notre pays ne se relèvera pas en ignorant (légalement) tous les chemins de traverses qui tirent la ligne droite (au gauche ?) à hu! et à dia !
Il faut parler de ce qui fâche, autant et plus que des réussites encore en point de mire. On ne bâtira pas une France solidaire à partir d'égoïsme, d'orgueil : les recettes sont à inventer en connaissance de cause.
D'où viennent refus et divisions ? La Farnce actuelle est divisée, bientôt durablement, par les petits secrets de cuisine. A l'ère de l'Internet et de ses outils ... qui peut croire à l'innocence de théories ..., de propos ..., de promesses ... ?
Les maîtres de chantier ont besoin de vérité plus que d'alibis opportunistes. C'est pour ne pas savoir d'où le vent souffle que les Français pourraient confondre vérités et mensonges. Si l'on ne peut tout dire, comment convaincre sans arguments évoquant les cohabitations solidaires à susciter. ?
Answer #4
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by SapereAude 18/03/2009 @ 14:34
"8 Français sur dix soutiennent les grévistes de demain"
Pas d'abus en France à l'encontre des "forces vives" ? ça se saurait ?
Parmi les sans-emploi, ou les divers manifestants ... certains réussissent encore à ne voir que fainéants et protestataires malfaisants, minoritaires.
La grève de demain, 19 mars est une nouvelle occasion de leur démontrer qu'ils ont le devoir d'ouvrir les yeux !
... ne serait-ce que pour être honnêtes.
( A LYON : trajet de la manif =
Départ : 10 heures , Place d'Arsonval - Lyon 3e (Hôpital Edouard Herriot)
Arrivée : Place Bellecour ( en passant par : cours Albert Thomas ; Cours Gambetta )
Le journal "Le progrès" nous annonce (aujourd'hui 18 mars 2009) :
Dixit..."8 Français sur dix soutiennent les grévistes de demain" ...
Dixit...(page 7 :) "une forte mobilisation du privé est attendue .... "Ce sera une mobilisation globale" ....
Dixit..."62 % des Français jugent la politique économique mauvaise" ( sondage BVA-BPI - France Info - Les Echos )
Dixit..." Bouclier fiscal : 14 000 bénéficiaires" ... "coût total de 458 millions d'euros" .... "gain moyen par foyer : 33 000 euros" ..... [ divisez par le revenu moyen mensuel d'un RMIste ... et pensez bien fort "égalité, fraternité" ! ]
Dixit...page 2 : " ... Gandrange et ces promesses très médiatisées jamais tenues. Trahison! Crient les ouvriers ...
Dixit..... il y a ces salariés de Continental qui renoncent à leurs jours de RTT pour sauver leur emploi et finissent par être 'jetés comme des kleenex' ...
Dixit...... Total, qui fort de ses 14 milliards de bénéfice, a l'inélégance médiatique d'annoncer un plan de restructuration ... 550 emplois qui partent en fumée ...
Answer #5
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by MeditApart 28/03/2009 @ 15:53
chômage doublé pour les diplômés Bac+3 ou plus ....
“ Notamment chez les diplômés le chômage des jeunes de banlieue a bondi de 52,7 % ”
voir : ‘Le Progrès’ , du 22 mars 2009 , page 4
Dixit...
Le nombre de jeunes inscrits au chômage dans les quartiers défavorisés classés parmi les 700 zones urbaines sensibles ( ZUS) a progressé de 57,2% entre janvier 2008 et janvier 2009, et doublé ( +104 %) pour les diplômés Bac+3 ou plus, selon Mediapart ...
“ .. La part des jeunes diplômés de ces quartiers qui auraient cessé de se manifester auprès de Pôle emploi [...] est jugée ‘alarmante’ car ‘le nombre de diplômés laissés-pour-compte dans les ZUS augmente encore plus vite que les non-diplômés’ ”
Il serait donc temps que nos politiques (ou politiciens) accordent leurs violons !
On entend régulièrement différentes thèses dont aucune n'est recevable au vu des résultats ci-dessus présentés.
* thèse de l'illétrisme, responsable du chômage ?
si les diplômés finissent par avoir plus de mal à se caser que les non-diplômés, il va falloir revoir bien des a priori ...
* thèse de la dévaluation des diplômes ?
si jamais cette thèse est fondée, qui est fautif ? Certainement pas ceux à qui on ‘donnerait’ des dipômes indus !
La gravité de la faute que constituerait cette dévaluation (préméditée ou pas, consciente ou pas) serait alors multipliée par l'impact négatif sur toutes les promotions antérieures.
Dévaluer les diplômes d'aujourd'hui c'est dévaluer la notion même de diplôme !
* à moins que "dévaluation des diplômes" autant que "rejet des diplômés à l'embauche" ne relèvent conjointement de cette "révolution culturelle" promise par notre Président de la République ? ...
Alors pour être honnête, soit on défend la valeur des dipômes, et on en tire les conséquences ;
( débattre du dilemme entre principe aristocratique et recherche de démocratie pragmatique ...)
soit, on supprime les diplômes . ( ... et on remplace écoles ou universités par des stages de préparations aux QCM, tests de QI, ou ‘bilans de compétences’ concoctés par les Pôle-Emploi, conseilleurs professionnels, DRH & consorts, et leurs petits copains ‘juges et partie’ sur le ‘marché de l'emploi’ ...)
Ne serait-ce pas plus urgent que des débats d'experts ou d'intellectuels, qui ne trouvent rien de plus pertinent que de remettre en cause l'idéal intuitif de ‘fraternité’ ?
Answer #6
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by clocheArt 27/09/2009 @ 00:20
travaillons ... la notion de 'travail' !
La valeur travail c'est une question de vocabulaire.
Quand un arriviste, genre Tapie, arrive à déboussoler la Justice, c'est du beau travail : on doit lui donner des Millions ...
Pour les traders qui savent brasser et risquer les Milliards des autres, genre Kerviel, il faut des bonus mirobolants ...
Ceux qui travaillent du chapeau : chapeau ! Ils ont droit aux aides de la Cotorep ...
Dixit... La pub ose tout, Anne Parisot, actuelle patronne du MEDEF, aussi : « mon argent travaille sans rien faire ». Provocation ou banalisation?
http://www.sinehebdo.eu/archives/
mais y'a pas que l'argent qui sait travailler sans rien faire :
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