Avec le concept de "fracture numérique", on avait déjà convaincu les populos Lyonnais (et Français) qu'il fallait coûte que coûte se dépêcher de cotiser pour envoyer en Afrique nos vieux ordinateurs obsolètes;
il fallait aussi du monde pour accompagner physiquement ces vieilles bécanes qui commencent à menacer l'écologie de nos décharges publiques.
On a donc su convaincre nos étudiants recalés, nos ingénieurs déclassés, et un minimum de pigeons trop gentils pour savoir faire du fric à grande échelle,
mais fiers d'aller expliquer, là-bas, la science de l'Occident : c'est à dire ... le mode d'emploi des logiciels Microsoft !!  
   ( bien sûr, on n'a pas pu éviter que quelques fanatiques de Linux se glissent dans le lot ... mais l'Université et l'enseignement publique ne pouvaient pas se permettre d'encourager les vraies compétences en ce domaine d'aller perdre un temps précieux à engager des projets sérieux ailleurs qu'aux USA ! ... )
 Ce n'est pas Bill Gates, bien sûr, qui aurair raté une si belle occasion d'accompagner le mouvement en donnant généreusement quelques licenses gratuites ...

  L'effort de développement technologique se pousuit alors, à Lyon, en réalisant l'immense prouesse de faire numériser les ouvrages de la Bibliothèque Municipale ( BML) par une entreprise privée américaine. Il eût été dommage de faire participer notre ville aux efforts nationaux et européens engagés pour mettre en oeuvre une politique concertée et ambitieuse de numérisation du patrimoine culturel !  


  Et maintenant, chaque pile de "gratuits" est là pour nous rappeler le "partenariat" historique qui a su être conclu entre Lyon I  et Microsoft !
Avec des titres du genre :   « C'est une première en France pour le géant de l'informatique » !
  On se vante de ce que :   « étudiants et enseignants vont pouvoir utiliser gratuitement certains logiciels. Une aide à l'insertion professionnelle sera également proposée : les opportunités de stages et d'emploi chez Microsoft seront diffusées sur le forum emploi et le portail Université-Entreprise de Lyon 1. Le géant de l'informatique soutiendra aussi les boursiers via la fondation-entreprise de Lyon I »  (sic !)

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 Et pourtant !  N'est-on pas en ce moment-même ( décembre 2007 ) au coeur des inquiétudes de toute une population de Français
(réduits à l'état d'observateurs ou par ailleurs, d'"otages" des grèves ) ? - Bon nombre de manifestants, principalement étudiants
« s'inquiètent à juste titre du poids des partenaires privés prévu par la loi LRU dans l'élaboration de certains diplômes » ...
 du manque de contre-pouvoirs opposables aux présidents des Universités,  et des risques de  « magouilles » et « copinages » !
    Depuis déjà de longues années, n'entend-on pas, dans les couloirs de l'Université, les soupçons des étudiants concernant certains présidents d'Universités ? Ces dirigeants, diplômés d'Ecoles (non-universitaires !) auraient un à-priori de dédain mal déguisé à l'encontre des gens issus de l'Université ... y compris sans doûte leurs propres élèves !!  
( C'est tout de même drôle que cette Université, dédaignée par nos "excellences" françaises, arrive à intéresser un Bill Gates ! )

  Et pourtant !  Comment des êtres instruits, responsables, et chargés de veiller à la transmission démocratique d'une culture nationale, (voire européenne) peuvent-ils confondre à ce point 'utilisation de technologies' et 'appropriation citoyenne de savoirs, de compétences et de capacités à développer la technologie' ?

 Les USA ont su et savent rester leader de la gestation même des principaux courants de l'informatique : - des logiciels autant que - du hardware.
Que l'Europe se trouve des excuses, sur le plan financier, pour ne pas être en mesure d'envisager une concurrence hardware, on peut le comprendre.
Mais sur le plan du logiciel !  Combien d'idées, de réalisations, et d'hommes sont nés en Europe ... pour aller, définitivement, s'épanouir aux USA ? !!
 Non contente de formater nos étudiant aux produits Microsoft, l'Europe, après avoir dédaigneusement refilé aux USA rien moins que Linus Torvalds, se félicite de faire participer gratuitement nos meilleurs Univesitaires aux projets Open Source appelés par la seule prospective à long terme sérieusement suivie sur notre planète : celle des USA.
 Bilan : sur tous les tableaux : - hardware ( donc commercial ) , - logiciel commercial , - logiciel "Open Source"
 nos politiques et nos industriels Français sont fiers de faire de nous : des suiveurs ! (des suiveurs certainement zélés dans bien des cas,  mais, globalement, des  suiveurs tout de même ! )

1. - nos chers "petits patrons" attendent sagement qu'un nouveau concept informatique, qu'ils appèlent pompeusement "effet de mode", se stabilise et soit demandé par un maximum de clients : il faut compter, pour cette phase, au moins un an ...
2. - ils demandent alors de la main d'oeuvre qualifiée et expérimentée maîtrisant parfaitement ce concept (déjà un peu moins nouveau).
   Prudents, ils montrent leur capacité d'anticipation en faisant pression sur les politiques pour mettre en place les filières de formations adéquates ...
   Dans le meilleur des cas, des filières de formation se mettent en place à ce moment là; mais il faut former les enseignants ... :
   compter alors, au minimum, une année (synchronisée sur le calendrier scolaire) pour cette seconde étape ...
   
3. - il reste à former des étudiants ! => compter au minimum, une année scolaire ! ...
   
4. - reste à attendre que les nouveaux formatés pour la nouveauté (déjà ancienne d'au moins 3 ans) aient acquis un peu d'expérience ...
   compter, au minimum, une année supplémentaire pour être sérieux !
   
   CQFD :  suiviste = qui est prêt, industriellement, avec au minimum 4 ans de retard !!
   
    La dictature du court terme, imposée à leurs candidats par les SSII, veut que les étudiants en Informatique aient l'impératif absolu d'avoir une prospective personnelle plus sûre et plus fiable qu'un "petit patron" de SSII !!  
   ( La prospective de l'étudiant porte nécessairement au-delà de plusieurs années d'études, tandis que celle des PME (donc de l'ANPE ! ...) peut se permettre, grâce à la complaisance du gouvernement, ... de ne pas dépasser 3 mois : quitte à payer un peu plus cher les "moutons à 5 pattes" recherchés en début de chaque nouvelle vague technologique !  Etonnant non ?
   )

Et pendant ce temps,  Lyon et la France continuent de faire des partenariats avec Microsoft, d'envoyer ses meilleurs étudiants se faire voir outre-atlantique,
(ou se faire formater, à vie, sur place) et de déclasser vers le RMI  les autres, dès l'âge de 37 ans, de peur qu'ils aient la prétention de pouvoir encore servir à quelque chose ...
Tout ça pour ne pas louper l'annonce des nouveaux produits, imaginés ailleurs, et dont notre culture nationale ne saurait ignorer ... le mode d'emploi !


Moralité :  
   le dealer Français qui a su se procurer le portable haut de gamme dernier cri sera réputé plus avancé culturellement que l'ingénieur déclassé, devant mendier son RMI et sa CMU pour n'avoir pas su fermer les yeux sur l'installation d'une licence logicielle frauduleuse ... 
( D'ailleurs, la real-politique n'implique-t-elle pas maintenant une "dépénalisation de la vie des affaires " ? )

  Les leader recherchent, attirent et favorisent tout ce qui amène des idées, de l'expérimentation, des synergies croisées, l'éclosion de nouvelles normes et standards qui s'imposeront à leurs clients, à leurs concurrents, à leurs voisins et à leurs amis ...
tandis que les suiveurs, s'appliquent à formater consciencieusement leurs troupes à ces mêmes standards et normes dont ils ne s'approprient que la dépendance !

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